Traitement du Paludisme

  •     Les symptômes les plus courants du paludisme :

•    La fièvre, souvent élevée et accompagnée de frissons, de sudations, de douleurs dans les muscles et les articulations.
•    Les maux de tête.
•    La fatigue.
•    La toux (chez 20-30% des personnes)
•    Les nausées et les vomissements.
•    La diarrhée (chez 20-30% des personnes)

Si vous sentez un des ces symptômes notamment la fièvre rendez vous dans les 24h dans un centre médical ou hospitalier pour vous faire consulter.

  •    Traitement du paludisme

Le paludisme est une maladie évitable dont on guérit. L’objectif premier du traitement est d'obtenir une guérison complète, c'est-à-dire l’élimination rapide et totale des plasmodies dans le sang du patient, pour éviter qu’un paludisme non compliqué n’évolue vers une forme grave potentiellement mortelle ou vers une infection chronique provoquant une anémie.
Du point de vue de la santé publique, le traitement a pour but de réduire la transmission de l’infection en diminuant le réservoir infectieux, et d’éviter l’apparition et la propagation d’une résistance aux antipaludiques.

  •      L'importance des tests de diagnostic

Pour tous les patients que l’on suppose atteints de paludisme, il convient d’obtenir la confirmation parasitologique du diagnostic par examen microscopique ou au moyen d’un test de diagnostic rapide avant de commencer le traitement.
Le traitement ne doit être administré sur la base du seul examen clinique que s’il est impossible d’effectuer des tests de diagnostic dans les 2 heures qui suivent la consultation. Un traitement rapide, dans les 24 heures suivant l’apparition de la fièvre, au moyen d’un antipaludique sûr et efficace est indispensable pour permettre la guérison et éviter des complications potentiellement mortelles.

  •      Traitement du paludisme non compliqué

Traitement des infections à P. falciparum
L’OMS recommande les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) pour traiter le paludisme non compliqué causé par P. falciparum. Associant 2 principes actifs qui ont des modes d’action différents, les CTA sont les antipaludiques les plus efficaces dont on dispose aujourd’hui. Actuellement, l’OMS recommande 5 CTA contre le paludisme à P. falciparum. Le choix des CTA doit se fonder sur les résultats des études d’efficacité thérapeutique contre les souches locales de paludisme à P. falciparum.
Les CTA constituent le pilier du traitement recommandé contre le paludisme à P. falciparum, et puisqu’aucun autre dérivé de l’artémisinine ne devrait être mis sur le marché avant plusieurs années, leur efficacité doit être préservée. L’OMS recommande que les programmes nationaux de lutte contre le paludisme surveillent régulièrement l’efficacité des antipaludiques en usage afin que les traitements choisis demeurent efficaces.
Dans les zones à faible transmission, une dose unique de primaquine devrait être ajoutée au traitement antipaludique afin de réduire la transmission de l'infection. Le dépistage de la carence en glucose-6-phosphate-déshydrogénase (G6PD) n’est pas nécessaire car une faible dose unique de primaquine est à la fois efficace pour assurer un blocage de la transmission et peu suceptible d'avoir d’effets toxiques chez les sujets carencés en G6PD, quels que soient les variants génotypiques en cause.
Monothérapie orale et résistance à l’artémisinine
L’artémisinine et ses dérivés ne doivent pas être utilisés en monothérapie orale car cela favorise l’apparition d’une résistance à l’artémisinine. De plus, les associations médicamenteuses en dose fixe (combinant 2 principes actifs différents en un seul comprimé) sont nettement préférables – et vivement recommandées – aux associations présentées ensemble sous plaquette thermoformée, dans un même conditionnement ou en vrac, car elles facilitent l’observance du traitement et limitent le risque que les comprimés présentés ensemble ne soient utilisés séparément en monothér
Traitement des infections à P. vivax
Les infections à P. vivax doivent être traitées par une CTA ou la chloroquine dans les zones où il n'existe pas de resistance à cette dernière. Dans les zones où l’on a mis en évidence des souches de P. vivax résistantes à la chloroquine, les infections doivent être traitées par une CTA, de préférence une combinaison dans laquelle le médicament associé à l’artémisinine a une longue demi vie. À l'exception de la combinaison artésunate + sulfadoxine- pyriméthamine (AS+SP), toutes les CTA sont efficaces contre les infections à P. vivax au stade sanguin.
Afin de prévenir les rechutes, la primaquine devrait être ajoutée au traitement; le dosage et la fréquence d'administration devront être ajustés en fonction de l'activité enzymatique de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) de chaque patient.

     Traitement du paludisme grave
Le paludisme grave doit être traité avec de l’artésunate injectable (par voie intramusculaire ou intraveineuse) pendant au moins 24 heures, suivi d’un CTA complet de 3 jours une fois que le patient peut tolérer des médicaments par voie orale. Lorsque le traitement injectable ne peut être administré, les enfants âgés de moins de 6 ans atteints de paludisme grave doivent recevoir un traitement d’artésunate par voie rectale avant d’être orientés immédiatement vers un centre pouvant leur dispenser un traitement parentéral complet.
Il est impératif que les traitements injectables à base d'artémisinine et les suppositoires à base d'artésunate ne soient pas utilisés en monothérapie. Le traitement initial du paludisme grave avec ces médicaments doit être complété par une CTA complète de 3 jours. Ceci permet de garantir une guérison complète et de prévenir le développement d'une résistance aux dérivés d'artémisinine.
     Accès élargi aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine
Ces dernières années, les CTA sont devenues nettement plus accessibles. À la fin de 2016, 80 pays avaient adopté les CTA comme traitement de première intention.
Le nombre estimé de CTA en traitement complet achetées auprès des fabricants est passé de 311 millions en 2015 à 409 millions en 2016. Selon les rapports, plus de 69% de ces achats ont été effectués pour le secteur public. Le nombre de CTA en traitement complet distribuées dans ce secteur est passé de 192 millions en 2013 à 198 millions en 2016. La plupart (99%) l'ont été dans la Région OMS de l'Afrique.

  •   Gestion des achats des TDR et CTA et de la chaîne d'approvisionnement

La gestion des achats et de la chaîne d'approvisionnement est un processus à plusieurs étapes visant à garantir que des produits de bonne qualité, à la bonne posologie et au bon prix – dans ce cas des tests de diagnostic rapide (TDR) et des combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA) – sont dispensés aux patients dans les bonnes quantités, au bon moment et au bon endroit. Chaque étape dans la chaîne d'approvisionnement est essentielle pour garantir que ces objectifs soient atteints.
Cinq étapes
Les pays d'endémie palustre ont la responsabilité de veiller à ce que chacune des cinq étapes soient achevées en temps voulu pour garantir que des ruptures de stocks sont évitées et que le stock est disponible selon une durée de conservation adéquate.

 

 

Les activités à entreprendre à chaque étape sont multiples et de fréquents goulets d'étranglement freinent la gestion efficace de la chaîne d'approvisionnement des TDR et des CTA, entraînant des pénuries ou des excédents de stock.