Comment éviter le Paludisme ?
La prévention du paludisme repose sur deux principes de base : se protéger contre les piqûres de moustique et prendre un traitement préventif. Ce premier principe qui correspond à la Lutte anti vectorielle. Il vise à promouvoir l'utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action MILDA, à traiter les gîtes larvaires, à réaliser la Pulvérisation intra et extra domiciliaire dans des zones ciblées ; à la Promotion de l?hygiène et de l?assainissement du cadre vie
I- Comment se protéger contre les piqûres de moustiques ?
- Utilisation de la Moustiquaire Imprégnée à longue durée d’action
Pourquoi utiliser une moustiquaire imprégnée ?
Une moustiquaire imprégnée protège contre les piqûres de moustiques.
L’insecticide sur la moustiquaire tue ou éloigne les moustiques
La moustiquaire imprégnée a un effet répulsif, qui permet de chasser les autres insectes qui pénètrent dans la pièce et elle tue les moustiques qui entrent en contact avec elle.
La MILDA a pour but de tuer les moustiques ou éloigner les autres insectes tels que punaises de lit, poux et puces.
Une moustiquaire imprégnée protège contre des maladies transmises par les moustiques telles que le paludisme. la moustiquaire imprégnée à longue durée d'action (MILDA) ou long lasting, dont l'imprégnation dure entre 03 ans, peut être lavée plus de 20 fois au cours des 03ans en gardant toute son efficacité.
Il est important de bien lire l'étiquette de la moustiquaire imprégnée pour connaître la composition du produit utilisé. L'insecticide doit répondre aux spécifications de l'OMS et doit être accepté par le pays dans lequel vous résidez.
La plupart des moustiquaires imprégnées contiennent des pyréthrinoïdes, qui sont des insecticides peu polluants mais puissants.
Certaines précautions sont à prendre pour bien entretenir une moustiquaire imprégnée :
Si elle doit être lavée lorsqu'elle est sale, il faut la :
• Laver à l’eau simple
• Ne pas utiliser d’eau de Javel ou de chlore
• Ne pas nettoyer à sec, ne pas repasser ni presser
• Ne pas mettre dans le sèche–linge
• Étaler et sécher à l’ombre (à l’abri du soleil, dans la maison)
- La Pulvérisation intra domiciliaire à effet rémanent
La pulvérisation d'insecticides dans les maisons (pulvérisation intra domiciliaire d'insecticide à effet rémanent ; PID) pour tuer les moustiques est une des principales méthodes qui ont été utilisées pour lutter contre le paludisme sur une grande échelle. La PID a contribué à éliminer le paludisme de vastes zones en Asie, en Russie, en Europe et en Amérique latine, et des programmes de PID ont également été réalisés avec succès dans certaines parties de l'Afrique.
La PID est une méthode qui consiste à pomper un insecticide sur les murs intérieurs de nos maisons. L’effet de cet insecticide va durer entre 6 et 8 mois. Pendant ce temps, si un moustique entre dans la maison et se pose sur le mur, il meurt.
Au cours de la PID, des agents formés en pulvérisation appliquent une fine couche d’insecticide sur les murs intérieurs des maisons.
Lorsque les moustiques se posent sur les murs recouverts d'insecticide, ils sont tués. L’insecticide est efficace pendant 6 à 8 mois, selon le produit chimique utilisé
Pour que la PID soit efficace, la plupart des ménages d'une communauté doivent accepter d'avoir leurs maisons pulvérisées.
Ceci réduit le nombre de moustiques qui pourraient donner le paludisme.
Après la PID, les membres du ménage doivent continuer à dormir sous une MILDA pour éviter d’attraper le paludisme.
- Traitement et destruction des Gîtes larvaires
Les gîtes larvaires sont les endroits où se cachent les moustiques qui transmettent, après avoir piqué un individu, le paludisme, la fièvre jaune, le chikungunya et le zika.
Les boites de conserves, les vieux pneus, les récipients d’eau abandonnés, (seaux marmites, calebasses, tasses, vases de nuit canaris etc), les plantes engainantes, (bananiers, arbres du voyageurs, cannes de moise…), les équipements sanitaires, (WC, bidet, lavabos, baignoires, siphon de sol, gouttières…) , les pots de fleurs et les plantes engainantes constituent des endroits où se cachent les moustiques ; ce sont des gîtes larvaires qu’il faut détruire ou entretenir.
Cependant les ménages ne peuvent ni détruire ni traiter certains gîtes comme les points d’eau naturels, les canalisations, les décharges publiques...
Il revient donc à l’autorité publique de procéder à la démoustication, cette stratégie peut s’appuyer sur
- La dispersion, éventuellement aérienne, de produits chimiques insecticides ou de biopesticides
- l'introduction et la protection de prédateurs des moustiques (chiroptères, oiseaux insectivores, poissons insectivores dont Gambusia affinis1) ;
- la suppression d'habitats vitaux ou important pour ces espèces (gîtes larvaires en particulier)
- la destruction des zones humides (dulcaquicoles, passagèrement saumâtres ou de mangroves) par le drainage et/ou le remblai (autrefois souvent pratiquée) ;
- Hygiène et assainissement du cadre de vie
En Afrique subsaharienne les problèmes d’évacuation des eaux pluviales ainsi que la collecte et le traitement des eaux usées favorisent la multiplication de microorganismes dangereux pour la santé et contribuent à la dégradation de l’environnement.
Les populations doivent comprendre les risques liés au déversement des eaux usées en plein air ou dans les canaux réservés aux eaux pluviales.
Une bonne gestion des ressources hydriques réduit la propagation du paludisme et des autres maladies à transmission vectorielle.
II- Comment éviter le paludisme par la Chimio prévention ?
- Traitements préventifs du paludisme
Plusieurs molécules anti-paludiques qui peuvent être utilisées en prophylaxie (prévention lors d’un voyage en zone endémique) ou en thérapeutique. Les plus connues sont la chloroquine ou la quinine. D’autres, comme la méfloquine, sont utilisées dans les régions où vivent des parasites résistants à la chloroquine.
Un traitement préventif fortement recommandé
Il est dangereux de partir en zone de transmission intense de paludisme sans prise régulière d’un traitement préventif, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes qui ont un risque accru d’accès grave. Le traitement préventif doit être prescrit par un médecin. Il tient compte des zones visitées (risque, existence ou non de résistance), de la durée du voyage et aussi de la personne : l’âge, les antécédents pathologiques, une intolérance aux antipaludiques, une possible interaction médicamenteuse, une grossesse.
Traitement préventif intermittent du paludisme (TPI) pour les femmes enceintes
Les consultations Prénatales
Il est recommandé aux femmes de se rendre dans un centre médical ou hospitalier dès l’apparition de signes de grossesse pour une consultation prénatale.
Le premier examen prénatal :
Le suivi de la grossesse comporte sept consultations obligatoires. La première visite revêt une importance capitale. Elle doit avoir lieu avant la fin du 3e mois de grossesse, et peut être faite par un médecin ou une sage-femme. Ce premier examen a pour but de confirmer la grossesse, le jour de la conception et donc de calculer la date de l'accouchement. Ce calendrier est primordial pour suivre ensuite l'évolution et le développement du fœtus.
La consultation prénatale dépiste les facteurs de risques :
L'examen prénatal débute par un entretien au cours duquel le praticien nous demande si on souffre de nausées, de douleurs récentes, si on a une maladie chronique, des antécédents familiaux ou médicaux : cicatrice utérine, grossesse gémellaire, IVG, naissances prématurées, incompatibilité sanguine (rhésus ou plaquettes), etc. Il nous interroge également sur nos conditions de vie, de travail, notre temps de transport quotidien, nos autres enfants...Bref, tout ce qui est susceptible de favoriser un accouchement prématuré.
En cas de risque identifié, mieux vaut être prise en charge par un gynécologue-obstétricien au sein d'une maternité.
La consultation prénatale prépare le suivi de grossesse
Au cours de cette visite, notre médecin ou sage-femme nous informera sur l'importance du suivi de grossesse pour nous et notre bébé. Il nous donnera des conseils sur l'alimentation et l'hygiène de vie à adopter quand on attend un bébé. Cette consultation prénatale est également un passeport pour la prise du rendez-vous de votre première échographie. Et le plus tôt possible est le mieux. Idéalement, elle doit se faire dans la 12e semaine d'aménorrhée pour mesurer l'embryon, dater plus précisément le début de notre grossesse et mesurer l'épaisseur de la nuque du fœtus. Notre praticien nous informera enfin de la possibilité du test des marqueurs sériques qui, en complément de la première échographie, qui évalue le risque de trisomie 21.
Le traitement préventif du Paludisme
L'infection palustre pendant la grossesse représente un problème de santé publique majeur, comportant des risques importants pour la mère, le fœtus puis le nouveau-né. Un traitement préventif intermittent du paludisme (TPI) pour les femmes enceintes consiste en un protocole thérapeutique complet d'antipaludiques administrés lors de visites prénatales systématiques, indépendamment de la présence d'une telle infection chez la bénéficiaire. Les TPI pour les femmes enceintes réduisent les épisodes de paludisme chez la mère, l’anémie maternelle et fœtale, la parasitémie placentaire, le faible poids de naissance et la mortalité néonatale.
L'OMS recommande les TPIn à base de sulfadoxine-pyriméthamine (TPIn-SP) dans les zones d’Afrique sub-saharienne où la transmission est d'une intensité modérée à forte et où la prévalence de la mutation 540 pfdhps chez P. falciparum est inférieure à 50%.
En synchronisant l'administration des TPIn avec celle du PEV, la couverture des TPIn peut être étendue. Son administration est sans danger, simple, d'un bon rapport coût-efficacité et bien acceptée par les agents de santé et les communautés. Il a été confirmé que les TPIn-SP n'avaient pas d'effet négatif sur l'efficacité protectrice des vaccins du PEV.
Les TPIn sont destinés à compléter les activités de lutte antipaludique en cours telles que le diagnostic rapide des infections palustres et le traitement des cas confirmés par une combinaison thérapeutique à base d'artémisinine, mais aussi les mesures de lutte antivectorielle telles que le recours à des moustiquaires à imprégnation durable (MID) et les pulvérisations intradomiciliaires d'insecticides à effet rémanent (PID).
Chimio-prophylaxie chez des sujets provenant des zones non impaludées
Il est recommandé à ces personnes se rendant en zone d’endémie palustre pour des séjours de moins de 6 mois, d’observer un traitement préventif à base Proguanil+Atovaquone (Malarone), Méfloquine (Lariam) ou Doxycycline selon les posologies présentées dans le tableau ci-dessous.
Tableau : Chimioprophylaxie du paludisme chez les sujets provenant des zones non impaludées
Traitements préventifs |
POSOLOGIE |
|
Adultes |
Enfants |
|
Proguanil+Atovaquone (Malarone) |
Au moins 24 heures avant +séjour +une semaine après Malarone : 1 comprimé/j (Pendant la grossesse envisageable si nécessaire) |
Au moins 24 heures avant +séjour +une semaine après - Enfant de 11 à 40 Kg Malarone enfant : 1 comprimé/10Kg/j |
Méfloquine (Lariam) |
10 jours avant + Séjour + 3 Semaines après : Adultes et grand enfant avec un poids supérieur à 45 Kg : Mefloquine 250mg (lariam) 1comprimé par semaine |
10 jours avant + Séjour + 3 Semaines après Enfant dont le poids est compris entre 15Kg et 45 Kg : Mefloquine 5mg/kg/Semaine |
Doxycycline |
Pendant le séjour et quatre semaines après Adultes 100 mg/j Contre indiqué pendant la grossesse |
Pendant le séjour et quatre semaines après Enfant supérieur à 8 ans Doxycycline : 50mg/j si poids inférieur à 40 Kg et 100mg/j si le poids supérieur à 40 Kg |